L’exemple des traductions de corpus bouddhiques
Jeudi 10 octobre (après-midi) & vendredi 11 octobre 2024 (matin)
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
Salle Paul-Albert Février
5, rue du Château de l’Horloge, 13090 Aix-en-Provence
Journées d’étude organisées par le laboratoire Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale (Aix-Marseille Université, CNRS)
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE ET ORGANISATION
Viliam GOSTISHCHEV, doctorant, Aix-Marseille Université, CNRS, TDMAM
Contact : viliam.gostishchev[at]univ-amu.fr
PROGRAMME
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JEUDI 10 OCTOBRE
– 13h45 - 14h | Accueil
– 14h - 14h15 | Introduction
– 14h15- 15h | Georges-Jean PINAULT (directeur d’études émérite, EPHE, Paris)
Langues de traduction du bouddhisme en Asie Centrale : du sanskrit au tokharien, et du tokharien au turc ouïgour
– 15h - 15h45 | Francesco BARCHI (research fellow, Ludwig-Maximilians-Universität München)
“May our mother live long !” Translation approaches to the Indo-Aryan genitivus sympatheticus in Buddhist translated literature
– 15h45 - 16h05 | Pause
– 16h05 - 16h50 | Vincent ELTSCHINGER (directeur d’études, EPHE, Paris)
Notes et remarques sur les premières traductions tibétaines de textes philosophiques bouddhiques (Tattvasaṅgraha de Śāntarakṣita et Santānāntarasiddhi de Dharmakīrti)
– 16h50 - 17h35 | Niels SCHOUBBEN (doctorant, Universiteit Leiden)
Mutual intertranslatability between Bactrian and Gāndhārī as visible in administrative documents
VENDREDI 11 OCTOBRE
– 9h - 9h15 | Accueil
– 9h15 - 10h | Olivier BAILBLÉ (maître de conférences, Aix-Marseille Université, IrAsia)
Savoir interpréter les différents types de chinois classique dans le bouddhisme coréen
– 10h - 10h45 | Chia-Wei LIN (doctorante, Université de Lausanne)
On some linguistic features and “Semiticisms” in Arabic-Georgian Translations — with focus on Balavariani
– 10h45 - 11h30 | Sylvain BROCQUET (professeur émérite, Aix-Marseille Université, CNRS, TDMAM)
Galanos, traducteur de la littérature sanskrite. L’exemple du Raghuvaṁśa
– 11h30 - 11h50 | Pause
– 11h50 - 13h20 | Table ronde
Méthodologie et heuristique de l’approche linguistique des traductions entre langues anciennes
– 13h20 - 13h30 | Conclusion
CONTACT & INSCRIPTIONS
viliam.gostishchev[at]univ-amu.fr
PRÉSENTATION
Malgré l’intérêt continu pour les traductions entre langues anciennes et l’essor de la traductologie, l’approche proprement linguistique de cas où le texte-source et le texte-cible sont rédigés en langues anciennes demeure rare, d’autant plus touchant les niveaux d’analyse supérieurs : morpho-syntaxe, syntaxe, pragmatique, phraséologie ou stylistique ; car sont le plus souvent examinées les problématiques des écritures, de la transcription, de la phonétique ou de la lexicologie. La présente journée d’études (divisée en deux demi-journées), traitant de quelques cas du vaste domaine des traductions de textes bouddhiques, sans strictement s’y limiter, s’engagera sur ces chemins moins frayés.
L’exemple le plus saisissant de telles traductions, et de champ ouvert à l’exploration linguistique, est sans doute la transmission de textes indiens au Tibet lors de la "première diffusion du bouddhisme" (VIIIe-IXe siècles). Des conditions exceptionnelles — soutien royal et atmosphère collégiale de collaboration entre pandits indiens et lotsāba tibétains — favorisèrent cet ensemble de traductions, au sein duquel surgit, du fait de règles et d’usages communs, un "style de traduction", largement connu des philologues mais encore insuffisamment décrit au point de vue linguistique.
Ici, les paires de langues abordées seront assez diverses, avec le sanskrit comme point central : outre le tibétain, seront considérées les traductions en chinois, en tokharien et en grec ancien (tel qu’il fut usité au XIXe s.) ; d’autres paires seront : bactrien traduit en gāndhārī, tokharien en turc ouïgour, chinois en coréen, arabe en géorgien. Seront étudiés des œuvres littéraires, des traités philosophiques et des documents administratifs, dans lesquels — s’agissant de textes soumis aux aléas de la tradition — la linguistique ne sera évidemment pas dissociée de la philologie.
Une table ronde, portant sur les méthodes et difficultés de l’approche linguistique des traductions entre langues anciennes, ainsi que sur les résultats qu’on peut en tirer et leur utilité pour les domaines connexes (e.g. philologie, histoire littéraire et culturelle, esthétique), clora la deuxième demi-journée.
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Despite the unfaltering interest in translations between ancient languages and the development of translation studies, the proper linguistic approach to cases where both the source text and the target text are written in ancient languages remains rare, even more so regarding the higher levels of analysis : morpho-syntax, syntax, pragmatics, phraseology or stylistics ; for most often examined are the issues of writing systems, transcription, phonetics or lexicology. This workshop (spread over two half-days), dealing with a few cases from the vast field of translations of Buddhist texts, but without being strictly limited to them, shall commit to these less trodden paths.
The most striking example of such translations, and a field open to linguistic exploration, is undoubtedly the transmission of Indian texts to Tibet during the “early spread of Buddhism” (8th-9th centuries). Unique conditions—royal support and a collegial atmosphere of collaboration between Indian paṇḍita and Tibetan lotsāba—favoured this mass of translations, within which emerged, owing to common rules and trends, a “translation style”, widely known to philologists but still insufficiently described from a linguistic point of view.
Here, the language pairs studied shall be quite diverse, with Sanskrit as the central point : beside Tibetan, translations into Chinese, Tocharian and Ancient Greek (as it was used in the 19th c.) ; other pairs shall be : Bactrian translated into Gāndhārī, Tocharian into Uyghur, Chinese into Korean, Arabic into Georgian. Since ancient languages are exposed to vagaries of tradition, in the presentations—dealing with literary works, philosophical treatises, and administrative documents—the linguistics shall obviously not be divorced from philology.
A round table on the methods and difficulties of the linguistic approach to translations between ancient languages, as well as the results that can be drawn from them and their usefulness for related fields (e.g. philology, literary and cultural history, æsthetics), shall close the second half-day.