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Journée d’études : "Les architectures fictives"

Journée d’études co-organisée par le Centre Paul-Albert Février et l’Institut de recherche sur l’architecture antique

Le phénomène des architectures fictives est une des constantes de l’histoire des arts, de l’architecture à la peinture et aux autres types de décor architectural (stucs, mosaïques) en passant par les représentations figurées présentes sur diverses sortes de supports comme les objets (tissus, vases, boucliers, mobilier…), de l’Antiquité à nos jours.

Il concerne aussi différents genres littéraires (épopée, poème didactique, poésie de circonstance, théâtre, roman).

L’équipe a pour objectifs de constituer un corpus et une typologie, de donner les grandes lignes de l’histoire de cette pratique littéraire vouée à une longue postérité, de dégager ses fondements poétiques et leurs liens avec la rhétorique, d’étudier son rapport intrinsèque avec l’intertextualité.

La mise en évidence des enjeux politiques, religieux et culturels des architectures fictives sous-tendra l’ensemble de ces recherches. Les rapports de cette pratique littéraire avec son expression plastique dans les différents arts seront également examinés.

Cette journée d’études sera consacrée à la délimitation du concept d’architecture fictive. Un colloque international aura lieu en 2014 ou 2015.

 Vendredi 1er février 2013 - Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, salle Georges Duby

 Équipe organisatrice  : Gaëlle Viard (CPAF/AMU) et Renaud Robert (IRAA et Université de Bordeaux)

 Renseignements auprès de Gaëlle Viard  : gaelle.viard@dbmail.com

PROGRAMME

9h-9h30 | Introduction par Renaud Robert (université de Bordeaux) et Gaëlle Viard (CPAF - CNRS/AMU)

9h30-10h | Échanges virtuels autour du naiskos dans la céramique apulienne

Par Claude Pouzadoux (directrice du Centre Jean Bérard CNRS/École française de Rome)

La représentation d’un édicule abritant une ou plusieurs figures sur les vases apuliens est un des emblèmes des capacités d’innovation des peintres de Tarente dans la première moitié du IVe siècle av. n. ère. Conçu comme une boîte sans référent architectural contemporain, ce dispositif pictural engage le spectateur dans une expérience virtuelle qu’on hésite à mettre en rapport soit avec un rite de visite au tombeau, soit avec une évocation du monde des Bienheureux. Nous nous intéresserons aux liens entre ces architectures et les figures représentées pour mieux cerner les modalités et les enjeux de ces espaces fictifs.

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10h30-11h | "Et ils s’arrêtèrent sur le parvis, stupéfaits (…)", Apollonios, Arg. III, 215 : ekphraseis de temples et de palais chez les poètes hellénistiques

Par Yannick Durbec (professeur de classes préparatoires aux grandes écoles, lycée Thiers, Marseille)

Cette communication étudiera les rapports entre architecture et rhétorique chez les poètes alexandrins, Callimaque tout particulièrement.

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11h-11h30 | Architecture de la fiction ; fiction de l’architecture ?
 Par Hélène Eristov (chargée de recherche, laboratoire Archéologies d’Orient et d’Occident, École normale supérieure / CNRS)

Dans la peinture campanienne de la dernière période (45-79 ap. J.-C.) le thème architectural se développe selon des modalités spécifiques, toujours à l’œuvre dans les siècles suivants, et qui sont marquées notamment par la composition symétrique et spéculaire dans l’espace réel de la pièce peinte. Sous le foisonnement et le caprice apparents, ces espaces fictifs sont produits par des artisans-décorateurs à partir de la combinatoire d’un stock de formes bien identifiables. On s’attachera en particulier aux représentations architecturales habitées par des figures qui confèrent à ces espaces un statut crédible où peut se déployer une fable.

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11h30-12h | Discussion

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14h-14h30 | Relief et illusion : les avatars des architectures fictives stuquées à Rome (Ier –III e siècle ap. J.-C)
 Par Nicole Blanc (directrice de recherche laboratoire Archéologies d’Orient et d’Occident, École normale supérieure / CNRS)

Les architectures en relief posent des questions spécifiques. Le rapport à la réalité peut s’envisager sous l’angle du placage : son statut par rapport à son support architectural se décline sur plusieurs modes, du revêtement fidèle à la création intégrale, entre adaptations volontaires et contraintes techniques. Ensuite, dans quelle réalité s’inscrit ce système décoratif ? Celle des architectures contemporaines en trois dimensions ou celle des architectures illusionnistes de la peinture, référence constante pour les stucateurs comme en témoignent leur vocabulaire et leur syntaxe ? Comment peut-on lire le rapport entre les architectures et les personnages et scènes qu’elles encadrent ? Enfin le contexte - le type de pièce ou d’édifice ainsi orné, les emplacements privilégiés – nous informe-t-il sur les possibles fonctions des architectures fictives ?

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14h30-15h | Trompe-l’œil et métalepse dans la peinture romaine
 Par Stéphanie Wyler-De Giorgio (maître de conférences université Paris 7-Denis Diderot, laboratoire anthropologie et histoire des mondes antiques)

Nous nous interrogerons sur les procédés de dénonciation de l’illusion visuelle et sur leur motivation dans la peinture pariétale romaine à partir du trope de la métalepse (défini par Gérard Genette, dans le domaine littéraire comme une "figure par laquelle le narrateur feint d’entrer (avec ou sans son lecteur) dans l’univers diégétique") en suivant la mise en scène de personnages évoluant dans les architectures fictives de IVe style (Domus Aurea, Maison de Méléagre).

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15h-15h30 | Le palais de Cléopâtre chez Lucain (Pharsale, 10, 107-135) : un cas d’école ?
 Par Renaud Robert, (professeur, université de Bordeaux)

La rareté de l’ecphrasis dans l’épopée de Lucain et la réputation de baroquisme qui s’attache à son œuvre pourraient laisser penser que la description des palais d’Alexandrie représente l’archétype de l’architecture imaginaire. Des découvertes archéologiques récentes ont pourtant conduit certains chercheurs à rapprocher les indications données par Lucain des réalités architecturales de son temps, réalités sur les modèles desquelles on peut aussi s’interroger. C’est pourquoi l’analyse de ce passage célèbre invite à poser les limites de la notion d’architecture imaginaire . Il n’en reste pas moins que le texte, replacé dans son contexte épique et intertextuel, apparaît comme un élément essentiel du projet poétique de Lucain.

15h30-16h | Discussion

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