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Nouveau Testament

Manuel de critique textuelle du Nouveau Testament

Responsables : Christian Amphoux et David Pastorelli

Le manuel de critique textuelle du Nouveau Testament en deux volumes réalisé par une douzaine de collaborateurs anglais, belges, français, suisses a été publié en 2014 (éditions Safran.

"La critique textuelle est l’étude des documents à partir desquels on établit le texte d’une œuvre transmise par des manuscrits.

Le Nouveau Testament nous est parvenu à travers de nombreux manuscrits entre lesquels il existe d’innombrables variantes. Certaines, les plus nombreuses, sont de simples fautes de copie ; mais des milliers d’autres sont les indices de l’évolution du texte des évangiles et des autres écrits du recueil. Le texte du Nouveau Testament a donc une histoire et, par cette histoire, une diversité dans sa transmission.

Le premier volume de ce manuel propose une introduction générale qui rassemble les informations principales concernant le matériau dont nous disposons (manuscrits grecs, versions anciennes et citations patristiques), la méthode de traitement de ce matériau et ce que nous savons de l’histoire du texte du Nouveau Testament, d’abord manuscrit, puis imprimé à partir du XVIe siècle." (texte : Safran)

Le second volume (en préparation) traitera des variantes.

Ce projet implique une équipe internationale (Anglais, Belges, Français, Gallois et Suisses) et, à ce titre, les volumes du manuel paraîtront également en anglais.

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L’Évangile selon Marc : Marc Multilingue

Consultez le site du projet

Le projet "Marc multilingue" n’est pas une édition critique de l’évangile selon Marc. Il vise à rassembler les matériaux nécessaires à une édition critique, mais pas encore d’en établir le texte.

C’est une édition par types de texte. Ce projet consiste à réunir tous les types de texte anciens, dans toutes les langues anciennes du premier millénaire.

Entre la fin du IIe siècle et la fin du Ier millénaire, le Nouveau Testament rédigé en grec a été traduit dans une dizaine de langues : c’est ce qu’on appelle les versions anciennes.

La plus ancienne de ces versions est latine, elle est en évolution constante et occupe tout l’espace occidental. Dans l’orient méditerranéen, au contraire, les langues varient d’un peuple à un autre et plusieurs versions sont produites dans la plupart des cas.
La version latine est la mieux connue. On distingue la Vieille latine et la Vulgate, bien qu’il s’agisse d’une évolution de la même version.

Les principales versions orientales se font en syriaque et en copte. Le copte est la langue de l’Égypte ; le syriaque est l’héritier de l’araméen d’empire, langue de l’empire perse avant Alexandre le Grand, il est apparenté à l’araméen de Palestine, mais ce n’est pas la même langue.

On distingue trois versions syriaques des évangiles, outre la version du Diatessaron qui sert d’évangile jusqu’au début du Ve siècle, traduisant un modèle grec perdu (sauf le fragment 0212) encore très proche du "texte occidental", mais n’attestant le texte de Marc qu’occasionnellement.

D’autres versions ont une importance croissante, au fur et à mesure de leur étude, pour la connaissance des premières éditions en grec.

En géorgien, deux versions ont été entreprises au Ve siècle et donnent lieu à trois types de texte, sans compter leur révision qui donne la Vulgate de cette langue caucasienne ; les vieilles versions ont eu un modèle "césaréen" et la Vulgate, un modèle byzantin.

La version arménienne date également du Ve siècle et suit un modèle "césaréen" révisé sur le texte alexandrin après 250.

Les autres versions ont une moindre importance, car elles utilisent le plus souvent un modèle de type byzantin  : les langues en sont l’éthiopien, qui conserve plusieurs types d’une vieille version mêlant encore les variantes de plusieurs types ; le gotique, qui s’apparente à la version latine, car c’est la langue des derniers empereurs romains ; le syro-palestinien, langue araméenne d’une communauté de Palestine vers 600 ; l’arabe, dont la première version est faite au VIIIe siècle sur un modèle grec, puis sur des modèles syriaques, coptes et latins ; et le vieux slave, dont la version faite au IXe siècle conserve encore des variantes antérieures au texte byzantin, malgré tout dominant.

Il subsiste enfin quelques fragments en sogdien (langue iranienne) et en vieux-nubien (langue africaine), mais on ne peut parler de version des évangiles transmise dans ces langues.

Pour chaque langue, l’équipe a édité les types de textes en suivant le meilleur manuscrit de chacun  ; et pour en faciliter la consultation, ils ont fait correspondre à chaque type de texte sa propre traduction.

===) Ces travaux sont consultable en ligne sur le site Marc multilingue

Ce vaste chantier d’édition par types de texte est encore en cours.

Sur le site les huit premiers chapitres de Marc sont disponibles dans plusieurs langues (copte, grec, latin, syriaque) ; d’autres suivront (arabe, éthiopien, géorgien, syro-palestinien) .

Une édition sur papier est prévue quand le travail sera terminé pour tout l’évangile et toutes les langues de version ancienne, aux éditions Safran (Bruxelles). Le projet présentera au final le texte grec et les versions arabe, arménienne, copte, éthiopienne, géorgienne, latine, syriaque et syro-palestinienne.